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Frère Charles-André Poissonnier :

"Le marabout chrétien aux mains qui éclairent"

Frère Charles-André (1897-1938), missionnaire en pays berbère

Le 18 février 1938 mourait à l'hôpital de Marrakech (Maroc) le frère Charles-André Poissonnier, franciscain-prêtre, emporté en quelques semaines par le typhus. Cette maladie, il l'avait contractée en soignant et en accompagnant les victimes de trois années de famines qui venaient frapper à la porte de son dispensaire-ermitage de Tazert, à quelques soixante kilomètres de Marrakech, sur les premiers contreforts de l'Atlas.

Cette aventure avait commencé pour lui en mai 1915 dans le nord de la France. Au cours d'une retraite, il s'enthousiasme pour l'oeuvre évangélisatrice du père Charles de Foucauld en Algérie. Il n'aura de cesse que de l'incarner en terre marocaine. Pour ce faire, il devient franciscain et lutte des années durant pour faire reconnaître cette forme particulière de présence et de compagnonnage avec les populations berbères.

Dans un Maroc où les franciscains sont pour la plupart curés de paroisse, il finit par obtenir l'autorisation, de ses supérieurs et des autorités civiles et militaires, de fonder un ermitage et un dispensaire. Il s'installe à Tazert le 15 décembre 1931, cherchant à se faire berbère au milieu des berbères pour les « apprivoiser par le contact intime ».

Il restera six années dans ce lieu au service des populations environnantes : six années qui, extérieurement, semblent marquées par une même routine, une même inefficacité du missionnaire qui prépare les chemins du Seigneur. Pourtant, pour l'ermite franciscain, ce temps sera celui de l'épreuve, de la nuit de la prière jusqu'à l'ultime abandon confiant dans la lutte contre le typhus.

Soixante-dix ans après sa mort, nous voudrions faire mémoire de ce petit frère qui a ouvert la porte à tant d'autres franciscains en terre d'Islam. Nous reviendrons ainsi sur sa vie avec l'évocation de la mise en oeuvre de son projet missionnaire et la traversée du désert qui a été la sienne. Le témoignage du père Albert Peyriguère, autre émule du père de Foucauld, nous aidera à faire la lumière sur la personnalité étonnante et si pudique du frère Charles-André. Nous laisserons ensuite la parole à l'ermite de Tazert, reprenant des extraits de sa correspondance avec son père spirituel. Enfin, nous nous attacherons à sa postérité, au Maroc et en France, avec le témoignage de ceux qui l'ont suivi et de sa famille.

Un chemin de vie auquel nous appelle ce petit frère au creux du quotidien accepté et de la rencontre de l'autre croyant... Un chemin pour aujourd'hui !

Frère Stéphane Delavelle

Vous pouvez commander auprès de Frère Stéphane, qui a passé une année au Maroc et qui a travaillé sur les archives personnelles du frère Charles-André, une brochure d'une cinquantaine de pages présentant sa biographie, ainsi que des larges extraits de ses lettres, pour un coût de 10 euros. Contactez-nous simplement à l'adresse de notre fraternité.